Garder en bouche le goût de "l’amertume": les Toulonnais pensent à la suite après la défaite du RCT face à Bordeaux

"On est tombés sur une équipe de Bordeaux plus en place, plus expérimentée, plus précise, plus efficace." Dans la fournaise lyonnaise, le constat du talonneur Teddy Baubigny, quelques minutes seulement après l’élimination de son équipe en demi-finale (24-39), est aussi lucide que limpide.

Un sentiment partagé par Jérémy Sinzelle, trois-quarts le plus expérimenté de la ligne d’attaque: "Nous n’avons jamais eu le fil de ce match. Ce qu’il nous a manqué? Un peu d’expérience, je pense. On a mieux abordé l’événement que l’année dernière contre La Rochelle en barrage ou le quart de Champions Cup cette année face à Toulouse. Mais l’issue est la même. On doit continuer."

"On est sur le bon chemin"

Si, samedi soir, la bande à Mignoni s’est cassé les dents sur une équipe girondine rodée, désormais habituée de ces grands rendez-vous, elle s’est, avant tout, de nouveau frottée au très haut niveau.

"Un soir comme celui-là, il faut regarder derrière, d’où l’on vient, mais aussi devant, analyse Pierre Mignoni. Cette équipe a progressé, c’est la réalité. Mais on n’est pas encore au niveau où on veut être. Je suis déçu et triste pour les joueurs, pour le club, pour les supporters."

Avant de promettre, déjà, que le RCT reviendra: "On est sur le bon chemin. On va travailler très dur pour franchir ce nouveau cap. Dans l’immédiat, il faut profiter des joueurs qui vont partir, bien clôturer notre saison, notre aventure. On a joué un quart de Champions Cup et une demi-finale de Top 14, ça n’était pas arrivé à Toulon depuis longtemps. Alors, on va travailler encore plus dur pour franchir un cap physique et dans notre rugby. Comptez sur moi pour qu’on se remette au boulot."

Et ne comptez pas non plus sur son groupe pour baisser les bras. Même touché, le compétiteur Jérémy Sinzelle reprend: "Quand tu en prends 40 en demi-finale, il faut être réaliste: il y a encore un écart. Mais, cette saison, on a progressé sur tous les secteurs. On a réussi à mieux appréhender ce type d’événements. Le groupe engrange de l’expérience. Que ce soit au niveau individuel ou collectif. On a une équipe assez jeune. Il faut disputer ce genre de matches pour pouvoir, plus tard, les rejouer et les gagner. C’est le processus. Même si, je ne vais pas mentir, je ne voulais pas que l’aventure s’arrête."

"Il est temps que ce groupe monte en puissance"

Un discours appuyé par Teddy Baubigny, leader des avants: "L’équipe avance. On n’était pas invités ce soir [samedi] mais tout n’est pas à jeter. Il va falloir qu’on se serve de cette demie. J’espère que cette amertume va perdurer l’année prochaine. Afin qu’on ait un peu plus la rage dans ce genre de match. Puis j’espère que le Top 14 pourra compter sur nous la saison prochaine. Il est temps que ce groupe monte en puissance."

Forcément sonnés, déçus, frustrés, en colère et les yeux encore embrumés, les Toulonnais ont décidé de faire front. Ne pas baisser les bras. Parce que, oui, le RCT est tombé en demi-finale, face au nouveau champion d’Europe.

Mais, non, ce n’est pas la finalité de ce groupe. Depuis le retour de Pierre Mignoni il y a trois ans, ce Toulon-là se reconstruit, étape par étape. Une marche supplémentaire a été franchie. Pas la plus glorieuse, mais un nouveau palier essentiel de stabilisation.

Et, demain, le muguet sera de retour en haut du tableau, soyez en sûrs.